Cette semaine, j’ai partagé sur Facebook un article du monde qui parlait de micro-fiction. Le défi, écrire un roman en le moins de mots possibles. L’exemple le plus marquant de l’article venait d’Hemmingway avec six mots :
« For sale: baby shoes, never worn »
Cette simple phrase raconte toute une histoire. La joie des nouveaux parents, tous les rêves qu’ils se sont bâtis durant le début de la grossesse. Tout l’équipement qu’ils ont acheté pour être prêts. Puis la fausse couche, le désespoir, le deuil. Tout cela, en six petits mots,
Cette découverte m’a permis de comprendre pourquoi j’obsédais sur une phrase d’une chanson de Mika, soit :
« While it was all going accordingly to plan
Then Billy Brown fell in love with another man.”(Alors que tout se passait selon le plan en norme,
Billy Brown tomba amoureux d’un autre homme)
Cette phrase m’obsède parce qu’elle raconte une histoire complète. C’est une micro-fiction, cachée à l’intérieur d’une chanson pop. Elle raconte le succès de Billy Brown à conformer sa vie à l’image idéalisée qu’il s’en était fait, puis cet amour « hors norme » qui le frappe comme une tornade. On imagine aussitôt son conflit intérieur : la résistance de la tête devant ce caprice du cœur, la peur de tout perdre, puis le dilemme, que choisira-t-il? Tout ça, dans deux petits vers.
Je relève le défi, pour voir si mes romans n’auraient pas 16 590 mots de trop.
Les naufragés de Chélon :
Devant le réveil du volcan, presque tous les enfants bâtirent un bateau.
Pirates à bâbord :
Les pirates étaient plus forts… et moins intelligents que les enfants.
Le vol des scarpassons
Les indigènes étaient cordiaux jusqu’à ce que la plus jeune écrase un insecte sacré.
Je n’ai rien réussi à faire avec le fantôme du caporal poltron, à croire que ce ne sont pas tous les romans qui peuvent résumés en une seule phrase.