Si vous suivez des auteurs sur Facebook, une des choses que vous pouvez voir passer est un compte des mots de la journée. Les Français, eux, comptent en « signes », et j’ai moi-même plutôt tendance à compter en « pages », mais le résultat est le même : c’est un peu une manière de jauger la quantité de travail accompli.
Si la pratique est courante, elle a ses détracteurs. Certains considèrent la pratique comme anti-artistique, laissant entendre que « plus on compte les mots, moins on comptera de lecteurs », comme si un bon livre ne pouvait s’écrire qu’avec lenteur et souffrance.
Des exemples de nombres? Comme mes journées comptent très peu d’heure d’écritures, mes propres décomptes tournent habituellement autour des 5 pages par jours, donc environ 1000 mots. La seule fois où j’ai eu droit à une journée de 9h à 17h, c’est plutôt monté dans les 15 pages (3000 mots). Évidemment, c’était une journée d’exception, et je n’ai pas la moindre idée à savoir si je pourrais garder un tel rythme à long terme.
Au niveau des auteurs connus, le dernier magasine Wired parlait de vitesse et donnait quelques exemples de livres célèbres écrits plutôt rapidement. Vous pouvez lire l’article complet ici, mais en voici les grandes lignes :
A ClockworkOrange: 2 785 mots/jours
On the Road: 5 770 mots/jours
The Strange Case of Dr. Jekyll and Mr. Hyde: 4 343 mots/jours
Fahrenheit 451: 5 086 mots/jours
La plupart des inspecteur Maigret: 3 640 mots/jours
Autre fait intéressant, Dominic Bellavance partageait récemment un article dans lequel une auteure racontait comment elle était passée de 2000 mots par jours à 10 000 mots par jours. Si le titre ressemble à une infopub de fin de soirée, le fond y est plutôt intéressant. Elle compte trois facteurs dans la productivité de nombre de mots :
– La planification de ce que l’on va écrire
– Les conditions d’écriture (temps et lieux)
– L’enthousiasme
Dans son cas, elle a même utilisé ses décomptes de mots pour repérer son moment le plus productif de la journée ainsi que l’endroit le plus propice.
Personnellement, j’utilise surtout le décompte comme outils anti-procrastination (encore une page et je peux consulter Facebook!), et pour m’assurer de remettre mes manuscrits à temps. Car après tout, si la littérature est un art, c’est également un métier avec ce que ça comporte de contraintes!