Archives annuelles : 2011

Ma première épreuve « Lurelu », passée haut la main!

Tout d’abord un peu de perspective, pour ceux qui ne connaissent pas « Lurelu ». Il s’agit d’un magazine traitant de la littérature jeunesse au Québec. Il est distribué à tous les membres de communication-jeunesse, et à plusieurs abonnés, notamment des libraires, des bibliothécaires, des enseignants, des auteurs, et toutes autres personnes intéressées par la littérature jeunesse.

Contextuellement, ce qui rend la revue importante, c’est surtout qu’on y trouve des critiques de presque tous les romans jeunesses publiés (je dis bien presque, puisque mes deux premiers romans semblent être tombé entre deux craques), ce qui est une tâche colossale. Ajoutez à cela le peu de visibilité de cette littérature dans les médias traditionnel (un gros « Bravo » à Pause-Lecture qui prend la relève côté nouveaux médias), et la critique de Lurelu devient souvent la seule critique qu’un auteur recevra sur son roman. Cette unicité rend la pilule plus difficile à avaler lors de mauvaise critique. Tout art est une question de goût, et ce n’est que dans la multitude des opinions qu’une véritable valeur générale est accordée. Tout utilisateur de Metacritic.com vous le dira.  J’en profite pour remarquer que les livres constituent le seul divertissement absent de ce site… la littérature jeunesse québécoise n’est peut-être pas la seule à souffrir d’absence de couverture! Mais je m’égare…

Bref, un des critiques de Lurelu a couvert « Le Fantôme du caporal poltron » et je suis ravie du résultat! En voici la retranscription :

« Dans ce troisième tome de la série, les jeunes naufragés se retrouvent séparés en deux groupes sur les rives opposées d’une ile à la suite d’une tempête. Un côté est hanté par les fantômes d’un camp militaire condamnés à revivre une humiliante défaite subie autrefois à cause de la négligence de leur caporal poltron. De l’autre côté vivent les vainqueurs. Le peuple y prend les moindres décisions à la place du roi; en somme, la démocratie poussée à l’extrême, ce qui provoquera d’amusants imbroglios. Les deux groupes d’amis parviendront-ils à se rejoindre tout en aidant les habitants à reprendre le contrôle de l’ile?  Comme dans les romans précédents, aventures et voyages font ici bon ménage.

Le récit, divertissant et riche en rebondissements, propose une structure non linéaire : plusieurs chapitres alternent entre les deux lieux où évoluent les personnages, ce qui constitue une piste intéressante à exploiter en classe. Les personnages témoignent de belles valeurs telles l’amour fraternel, le respect de l’autre et le dévouement envers autrui. Le vocabulaire, précis et évocateur, plonge le lecteur dans des scènes exaltantes. En revanche, les termes « militaires » et « maritimes » auraient mérité plus amples explications. Quelques illustrations en noir et blanc complètent le texte en soulignant la jeunesse des héros. À noter : le site de l’auteure (www.romanjeunesse.com) propose des fiches pédagogiques. »

N’est-ce pas merveilleux! Un gros merci à Sébastien Vincent pour une si belle critique. Il a même mis l’adresse ce mon site web! Je n’aurais pas pu demander mieux!  Avec de tels éloges, je leur pardonne complètement à Lurelu d’avoir, dans leur article sur les bandes-annonces, rebaptisé mon premier roman « les naufragés de Chélo »!

Le Funeste destin des Beaudelaire, ode à l’écriture hyper-présente.

Durant mon magasinage des fêtes, j’ai mis la main sur le 13e et dernier tome de la série « Le funeste destin des Beaudelaire », traduction de « A series of unfortunate events », écrit par Lemony Snicket.  L’auteur en question n’existe pas plus que Geronimo Stilton, mais a l’avantage d’être le prête-nom d’une seule personne, soit Daniel Handler.

J’avais, lors des grandes années de popularité de la série, lu les trois premiers, qui furent plus tard transformés en film. Sans aucun souci pour le trou de 8 livres, j’ai laissé ma curiosité l’emporter pour savoir comment le tout allait se terminer.

J’en profite pour mentionner que la fin était parfaite : ni trop sucrée, ni trop amère, mais là n’est pas la raison de mon billet. J’ai plutôt envie de parler du style littéraire dans cette série. Un style original, complexe, et qui a dû se voir refusé dans plusieurs maisons d’édition avec l’indication « écriture trop compliquée pour le public cible ».  En guise d’aperçu, voici la première phrase du tome 13 :

« S’il vous est arrivé d’éplucher un oignon, vous avez pu constater que sous la première fine pelure se cache une autre pelure, et sous cette autre fine pelure une autre encore, puis une autre, et une autre, et une autre, si bien qu’avant longtemps vous vous retrouvez avec des dizaines, des centaines de pelures sur la table de la cuisine et des torrents de larmes dans les yeux, au point de regretter d’avoir entrepris d’éplucher cet oignon, pour commencer, et de vous dire que vous auriez mieux fait de le laisser se momifier en paix sur son étagère, mieux fait de poursuivre sans lui le cours de votre vie, quitte à renoncer à tout jamais aux saveurs complexes, envahissantes et douces-amères de cet étrange et âpre légume ».

Des phrases longues, vous pensez? Lemony Snicket se fout éperdument du niveau de langage de son public cible! Il a simplement intégré la complexité dans son style d’écriture. Alors que la tendance est à l’écriture « invisible » pour ne pas nuire au récit, Daniel Handler a créé un narrateur hyper-présent, à l’écriture merveilleusement encombrante!

Côté vocabulaire, il a trouvé la parade parfaite : lorsqu’un mot est trop compliqué, il l’explique, tout simplement.

Par exemple :

« Tout au plus, pouvait-on avancer que c’était plutôt gros, plutôt parallélépipédique – mot redoutable à prononcer signifiant ici : « en forme d’énorme boîte à biscuits » ». (p.100)

Il en vient même à jouer lui-même avec ses propres conventions en donnant des définitions absolument erronée et fictive, mais ayant du sens dans le contexte de l’histoire, comme ci-dessous :

« Mais même cette petite fille frondeuse – et ici, frondeur signifie « aimant les pommes » – ne savoura jamais bouché… » (p.243)

Le tout qui en résulte est un style si personnel que je suis certaine de pouvoir identifier un paragraphe écrit par Lemony Snicket entre mille. J’aimerais un jour qu’on puisse dire la même chose de moi. Et tant pis si ça nuit au récit.

Résolution 2011

Faire une résolution en billet sur un blogue est une chose sérieuse. Je serais incapable de vous dire quelles ont été mes résolutions des dernières années, ma mémoire d’une faillibilité légendaire ayant, depuis belle lurette, éjecté l’information pour faire place à des projets plus farfelus. Mais puisque, cette année, j’inscris la résolution en question dans un billet, il n’y aura plus d’excuses possibles. Comme dit le vieux dicton : les paroles s’envolent, mais les blogues restent indexés pour l’éternité. Je m’engage donc, publiquement, à la chose suivante :

Lire plus de romans

C’est simple, mais c’est tout. Ce que ça signifie, plus concrètement : lire des livres plutôt que des magazines lorsque je dine seul, fermer la télé plus tôt le soir pour garder plus de temps pour lire au lit, prendre des romans plutôt que des bandes dessinées lorsque je vais à la bibliothèque, limiter ma boite de comic books à la librairie Millénium aux titres dont je ne peux me passer (Fable, Unwritten), et ne pas tomber aussi facilement dans les jeux vidéos lorsque j’ai une heure de libre pendant que la maisonnée dort la fin de semaine.

Mes plans de lecture couvrent autant des livres pour adulte (Rain Wild Chronicles de Robin Hobb) que des séries jeunesse (Grande quête de Jacob Jobin de Dominique Demers), du moderne (Hunger Games de Susan Collins) que du classique (Le vent dans les Saules de Kenneth Grahame). Je sais qu’il n’est pas nécessaire de lire pour écrire, mais ça ne peut certainement pas nuire. Faute d’avoir fait des études dans ce domaine, j’ai envie de soigner un peu ma culture littéraire.

Pour vous permettre de suivre le tout, je vais même (tenter d’) ajouter un « Widget Wordpress » me permettant d’afficher en permanence l’œuvre que je suis en train de lire. Il devrait apparaître dans les prochains jours (dès que je mets la main dessus!)

MISE À JOUR: C’est fait! La colonne de gauche a été modifiée, vous y trouverez désormais mes lectures courantes!

Sur ce, je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2011, que vos projets se réalisent, que la vie vous soit douce, et que les mots, lus comme écrits, vous viennent facilement.