Mercredi prochain aura lieu la « Journée Prologue ». De ce que j’en comprends, il s’agit d’une journée où Prologue, qui s’occupe de la distribution de livres, présente aux libraires les nouveautés de la rentré des différents éditeurs dont ils ont la charge. Le tout est composé d’une portion « salon » dans lequel les éditeurs ont chacun leur kiosque, et d’une portion « présentations » où différents auteurs ont quelques minutes pour présenter eux-mêmes leurs nouvelles séries devant un auditoire captif. Je serai moi-même simplement au kiosque des Éditions du Phoenix.
Je suis nerveuse et pour une très bonne raison : c’est une journée d’une importance capitale.
Je m’explique.
Selon mon éditrice, la moitié des ventes de mon livre se font lors des salons, et l’autre moitié en librairie. Je peux influencer la première moitié en multipliant les animations et les séances de signatures. Il s’agit alors de communication « one on one », comme on dit en bon français. Au cours d’une grosse journée, sans s’arrêter, on ne peut vraiment communiquer avec plus d’une centaine de personnes, et encore, le chiffre est probablement exagéré. Même chose lors d’une animation scolaire : la plus grosse des journées nous aura permis de propager notre message à près de 200 élèves, sans plus, dont une certaine partie (variable selon les classes) n’en aura, de toute façon, rien à foutre. Bref, même en participant à tous les salons et toutes les animations possible, le nombre de ventes qui en résulte plafonnera probablement sous les 2000 et l’auteur aura tant travaillé qu’il n’aura plus le temps d’écrire!
Pour la première fois, je pourrai avoir une influence sur le deuxième 50% de mes ventes, grâce à cette fameuse journée Prologue. Et pour la première fois, on change de modèle de communications pour un beaucoup plus efficace, soit une communication à deux étapes à travers les influenceurs. On communique le message aux leaders d’opinion, qui à leur tour, le propage à un plus grand nombre. C’est le « Two Step Flow Theory » selon Katz et Lazarsfeld, à la base des médias de masse. Vous voyez bien que mon bacc en communications me sert encore à quelque chose!
Donc, chaque personne à qui je parlerai mercredi représentera un potentiel de centaines de lecteurs.
Car les plus grands influenceurs de vente en littérature jeunesse sont les libraires. Premièrement, ce sont eux qui décident du placement des livres : sur la boite centrale bien à la vue de tous, à plat, couverture bien en vue, sur la tablette, ou en rang d’oignions, sur la tranche, tout en haut d’une étagère trop haute pour le public-cible. Cette position fait la différence, dans un établissement précis, entre une vente par année, par mois ou par semaine. Ça peut sembler peu lorsque l’on considère une seule librairie, mais sur l’ensemble de la province, ça chiffre!
Toujours pas convaincu? Ce sont également les libraires qui décident des quantités commandées pour chaque livre. Saviez-vous que le palmarès Renaud-Bray est basé non pas sur les chiffres de vente, mais bien sur les quantités commandées par les libraires? Eh oui! Ce sont eux qui décident, de par leurs actions, de la présence d’un ouvrage dans cette vitrine inouïe qu’est le « palmarès jeunesse ». C’est du moins ce qu’on m’a dit et je n’ai aucune raison de douter de la véracité des dires de ma source!
En conclusion, je suis nerveuse, parce que, mercredi prochain, je jouerai le futur de mes livres en librairie… du moins pour la prochaine année!
Je ne connaissais pas cette journée, c’est un beau défi! Je ne suis pas inquiète, ils tomberont sous le charme, c’est certain!
@Elie_B, je ne la connaissais pas moi-même avant cette année! Super gentil ton commentaire! 🙂
Nous serons donc deux à y être 😉 Bonne chance!
@Elizabeth, le plaisir de pouvoir vous y rencontrer, chère collègue, viendra certainement adoucir mon stress!
Je te souhaite beaucoup de succès! 🙂
@Maxime: Merci!
Je t’envoie des ondes positives et une autre dose pour Élisabeth!