Aujourd’hui, Mathieu Fortin, du blogue les archives du sanatorium, a partagé sur Twitter un fort intéressant article du Guardian intitulé « The ten rules for writing fiction » dans lequel plusieurs auteurs connus dévoilent leurs dix règles d’écritures. À partir d’un tel article, je pourrais avoir eu envie de partager les perles (il n’y en a plusieurs), ou encore d’écrire mes propres dix règles. Ces deux choses viendront peut-être… pour l’instant, je préfère vous présenter les quelques règles auxquelles je m’oppose avec véhémence!
Rule #3 : Never use a verb other than « said » to carry dialogue.
En fait, je suis tellement en désaccord, que, dans mes animations scolaires, je fais un segment complet sur l’incapacité du verbe “dire” à exprimer quelque chose d’intéressant! Imaginez la scène : un personnage perd pied au sommet d’une falaise et se rattrape in extremis à une racine.
– À l’aide, dit-il.
Et bien non! Il ne « dit » pas! Il crie, il hurle, il vocifère, il supplie, il s’époumone, il pleure, mais il ne « dit » certainement pas!
Rule #2 Don’t have children.
Je comprends son point : les enfants prennent un temps fou, temps qui ne peut être utilisé pour écrire! Mais voilà, j’ai personnellement écrit mes deux premiers romans lors de congés de maternité. Sans enfants, je n’aurais possiblement jamais écrit de livre. D’ailleurs, une autre auteure, Helen Dunmore, cite le contraire comme règle numéro 8 : « If you fear that taking care of your children and household will damage your writing, think of JG Ballard.”
Rule #1: Increase your word power. (…) We who write in English are fortunate to have the richest and most versatile language in the world. Respect it.
Non, mais, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre! J’aimerais bien savoir combien de langues le PD James en question parle pour pouvoir affirmer une telle énormité! L’anglais, langue la plus efficace? Oui! La plus rependue? Peut-être. Mais la plus riche et versatile! J’en serais bien surprise!
Je joue à l’avocat du diable, mais en fait, l’article au complet est bien inspirant! J’ai possiblement décidé de lister les mauvaises règles parce qu’elles étaient beaucoup moins nombreuses que les meilleures!!! Paresse, quand tu nous tiens!
Je vous invite fortement à aller y faire un tour!
Je me permets de n’être pas d’accord avec votre premier point. Utiliser un verbe autre que « dire » porte l’attention sur le verbe, et pas sur le dialogue en tant que tel, qui techniquement devrait se tenir tout seul. « Dire » est un mot « invisible », sur lequel le regard du lecteur ne va pas s’attarder, et le dialogue coulera ainsi beaucoup mieux. Évidemment, des exceptions sont possibles. Mais même dans votre exemple, votre personnage qui tombe n’aurait même pas besoin de « dit-il ». Si on sait que c’est lui qui tombe, on se doute bien que c’est à lui qu’appartient la réplique « À l’aide! »…
Par contre, pour les deux autres, je suis d’accord 😉
@Mirelle: Je dois avouer que, suite à la publication de ce billet, j’ai eut une conversation similaire avec Mathieu Fortin (http://www.mathieuf.com/) qui abondait dans le même sens que vous. Je ne me souvient plus de ce que je lui avais répondu, mais je commence à croire que le sujet mérite d’être revisité!
Je vais dormir la-dessus quelques nuits, et faire un nouveau billet « dire ou ne pas dire » à quelque part la semaine prochaine.