On parlait, récemment entre auteurs, des différents outils de promotions possibles, et surtout, de leur influence sur les ventes. Si les différents éléments sont faciles à lister, ils sont plus difficiles à mettre en ordre de priorité. Voici donc, selon moi, ce qui fait vendre un livre, en ordre d’importance :
- Le concept / sujet particulier
Tous les concepts ne sont pas égaux! Parfois, une petite idée géniale, un sujet alléchant, et ça se vend tout seul! Les biographies de célébrités en sont probablement le meilleur exemple. Le nom de l’auteur, dans certains cas, peut également servir de concept. Un Stephen King, quel qu’il soit, vend.
- La maison d’édition
Peu de gens réalisent l’importance de ce choix. Pour ce faire, on doit revenir (selon mon MBA de chum) aux 4 « P » du marketing. Selon la théorie, les ventes d’un produit dépendraient des quatre choses suivantes : le produit, le prix, la promotion et la distribution (« place »). La maison d’édition contrôle ou influence chacun de ces « P », par leurs décisions, leur budget, et parfois simplement de par leur réputation.
- La visibilité en point de vente
Et par point de vente, j’inclus les salons du livre, et j’inclus la durée de vie! Un bel exemple, avec les éditions du Phoenix, mes livres ne sont pas nécessairement très faciles à trouver en librairies, mais leur visibilité en salon du livre est telle que mes ventes se comptent dans les 4 chiffres! Bref, pour qu’un lecteur achète un livre, il doit d’abord le voir! Un seul exemplaire, sur la tranche, 4e tablette du haut, ça ne compte pas!
- La page couverture
J’ai longtemps hésité pour le rang de la page couverture par rapport aux trois autres, mais il reste qu’un livre de vedette avec une mauvaise couverture se vendra tout de même, que certaines maisons d’Éditions (les fameuses couvertures Gallimard, entre autres) n’ont besoins que d’un titre sur fond uni, et que, finalement, si un livre n’est pas VU, quelle que soit sa couverture, il ne vendra pas! Il reste tout de même que, une fois le livre devant les yeux du lecteur, c’est bel et bien la page couverture qui fera la différence!
- La promotion dans les écoles
Lorsqu’on va dans une école, on se crée une cinquantaine de lecteurs fidèles d’un coup. Si la chose peut nous paraître extraordinaire à chaque fois, cela reste un phénomène isolé, et le fait que ces 50 lecteurs co-existent dans un vase presque clos (leur bouche à oreille tourne en rond!), le résultat reste hyperlocalisé. Pour que la promotion dans les écoles transforme un livre en succès, il faut en faire énormément, et aux quatre coins de la province. Bref, ça fait vendre des livres, mais de manière ponctuelle, et demande effort et temps a l’auteur (mais, bon, on est payé pour!)
- La couverture média / publicité
Tout ce billet a été inspiré d’un commentaire d’une auteure qui disait avoir eut une bonne couverture médiatique, mais des ventes très ordinaires. Un libraire m’avait déjà dis choisir son placement de livre selon les différents articles de la fin de semaine, mais si la librairie n’en a commandé qu’un seul, il ne pourra pas réagir à temps pour fournir les clients… qui se tourneront vers d’autres recueils. Bref, la couverture média, c’est bien, mais elle est souvent inexistante sans les deux premiers points de cette liste (concept et maison d’édition) et inutiles si les livres ne sont pas disponible en librairie au moment même de la couverture média.
- La présence de l’auteur dans les médias sociaux
Ce dernier point se retrouve tout en bas de la liste, car il ne génère pas nécessairement des ventes de manière directe : il influence, voire accélère certains des autres points. Pour ceux qui jouent au Donjon et Dragon, on peut dire que c’est un « modifier » (à prononcer en anglais, et oui, je sais, je suis une grosse tronche!) C’est particulièrement vrai en jeunesse de moins de 12 ans, ou les personnes rejointes dans les médias sociaux ne seront pas les lecteurs eux-mêmes, mais plutôt les divers intervenants de l’industrie : libraires, journalistes, éditeurs. Par contre, de tous les points de la liste, c’est souvent un de ceux sur lequel l’auteur a le plus de contrôle!
La question intéressante, c’est où, dans cette échelle, situeriez-vous la qualité du livre?
Je dirais entre 5 et 6, donc, moins efficace que la promotion dans les écoles (très honnêtement, les élèves peuvent devenir fidèles à un auteur qu’ils ont rencontré, quelle que soit la qualité de ses livres), mais plus que la visibilité médias, puisque, si le livre est mauvais, même la visibilité média deviendra négative. Du moins, c’est vrai pour un premier tome! Pour une série, la qualité du premier manuscrit deviendra primordiale pour fidéliser les lecteurs et transformer les ventes du tome 1 en ventes du tome 2, 3, 4… J’en reparle dans mon prochain billet!
Beau billet, Annie. Je prends des notes et je m’instruis. Merci 😉
On en arrive pas mal aux mêmes conclusions… triste de constater par contre qu’on ne peut pas agir sur beaucoup de facteurs en tant qu’auteur! lol!
@Gen: c’est dur d’avoir si peu de contrôle. Parfois je pense que la meilleure chose à faire c’est de « laisser aller » et de se remettre dans l’écriture du prochain.
Très intéressant ce billet. Je prends des notes moi aussi. Et merci de l’avoir écrit!